J’avais été littéralement aspiré par l’essai de la philosophe Claire Marin, « être à sa place ». Je lui avais dédié un article

J’ai découvert qu’elle n’en était pas à son premier essai et que ses recherches portent sur les épreuves de la vie.  Les « ruptures » en font partie, elle leur a donc consacré un livre.

J’ai encore dévoré cet opus. Porté par une plume efficace, mélangeant les références de genre. Du romanesque au philosophique en passant par les thèses de médecine et les chansons. Un ouvrage somme toute criant de vérité, poignant. 

Ruptures de Claire Marin
Ruptures

Ce qui m’a plu dans son exposé, c’est qu’elle ne suit pas ce discours ambiant qui fait de toute rupture du positif. 

Extraits 1 de « Ruptures »

Extrait : « Après une rupture biographique — un deuil, une maladie grave, une rupture amoureuse dévastatrice — on attend avec impatience le retour à la vie normale. Nos proches guettent les signes d’un mieux. Mais on ne revient pas à la vie d’avant. Comme nous l’enseigne le philosophe et médecin Georges Canguilhem, dans son analyse sur le normal et le pathologique, il n’y a pas après la maladie, de restitutio ad integrum, de retour à l’état antérieur. Ce qui est vrai pour la maladie l’est sans doute pour d’autres types de rupture. Il y a des séquelles, des traces, des stigmates, il reste l’empreinte, la marque de l’arrachement, de la perte. Quelque chose s’est brisé, qui empêche le même type de projections, d’enthousiasmes, de confiance. »

Extraits 2

Extrait: « La maladie, comme le deuil ou d’autres formes de traumatisme psychique impriment en nous une profonde inquiétude, l’impossibilité d’un rapport serein et confiant à la vie, une tension, une fébrilité toutes particulières. On ne recommence pas de zéro, on est marquée par une certaine gravité, grevé par le vécu douloureux. Le retour à la vie normal, ne va pas de soi. “Comment puis-je commencer quelque chose avec tout cet hier à l’intérieur de moi ?” s’interroge Leonard Cohen dans Beautiful losers. Dans son roman, nouvel amour, Philippe Forest, montre bien la difficulté à reprendre le cours banal de la vie, s’autoriser à tomber amoureux, s’attacher à une autre femme, se prendre l’affection pour son enfant, après avoir perdu sa propre fille et s’être séparé de sa compagne. Il évoque aussi la pression sociale qui le pousse à jouer le jeu de l’adhésion de la confiance, qui l’encourage à se réinsérer dans les schémas rassurants ; il faudrait alors tourner la page, avoir un autre enfant est Anthony avec légèreté, les prochains couplets d’une existence sans drame, comme si l’on sortait sans dommage de la catastrophe. »

La résilience tant célébrée n’est pas toujours au rendez-vous. 

C’est aussi ce que je constate dans le récit des personnes que j’accompagne. Certaines arrivent à faire de l’épreuve un tremplin pour se transformer, d’autres sont marquées à jamais. 

Écrire les aide tout de même à déposer, prendre du recul, mettre une certaine distance avec les événements.

Je peux vous accompagner sur ce chemin de l’écritothérapie, qui aide à mettre de la distance. N’hésitez pas à prendre rendez-vous avec moi.


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